Actualités of Thursday, 4 October 2018

Source: L’Oeil du Sahel N°1129

Terrorisme: cinq personnes tuées dans une affaire de Boko Haram

Les combattants de Boko Haram ont ratissé large en terre camerounaise les 30 septembre Les combattants de Boko Haram ont ratissé large en terre camerounaise les 30 septembre

Les combattants de Boko Haram ont ratissé large en terre camerounaise les 30 septembre et 1er octobre 2018. Plusieurs localités ont été attaquées et cinq personnes tuées.

Le ton a été donné à Tolkomari dans la nuit du 30 septembre au 1eroctobre 2018 où huit combattants de Boko Haram armés ont pris d’assaut le camp des déplacés aux environs de 23 heures et ont abattu deux personnes avant de se retirer. «Après avoir abattu l’homme, ils voulaient se retirer quand sa femme a apparu.

Elle tenait une lampe-torche allumée à la main et l’a braquée sur eux. Nous pensons qu’elle les a dévisagés, et c’est sans doute pour cette raison qu’ils l’ont criblée de balles», déclare Mal Boukar, membre du comité de vigilance de Tolkomari. Les victimes, Alhadji Gorguel et Mawata, venaient à peine de s’établir dans le secteur et étaient pour cette raison peu connues des riverains.

Les terroristes ont également pris trois vieilles bicyclettes qu’ils ont enfourchées pour se replier au Nigéria. Avant de traverser la frontière, ils ont néanmoins fait escale à Gakara et investi la concession du septuagénaire Oumarou Moussa. A l’intérieur, ils ont croisé ce dernier qui venait de terminer sa prière matinale, assis sur sa natte. Selon des témoignages, ils lui ont tiré dessus sans aucune explication.

«Probablement qu’ils voulaient s’en prendre à ses enfants qui sont membres du comité de vigilance. Ils n’auraient certainement pas tué leur père s’ils les avaient trouvés à la maison. Nous nous sommes aussitôt mobilisés et les avons poursuivis mais ils ont fondu dans la nature. Nous avons patrouillé jusqu’à Godola au Nigéria espérant les rattraper mais hélas», déclare Kadi Die, président du comité de vigilance de Gakara.

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Dans l’après-midi du même jour, des combattants de Boko Haram ont été signalés à Bakarifé, une localité située à quelques encablures de Kérawa. Ils ont tenté de mettre le grappin sur une centaine de têtes de bœufs. Informés, le président du comité de vigilance, Bakari Nayim et son élément Malloum se sont mis à leurs trousses. Mal leur en a pris car ils sont tombés dans un guet-apens. En fait, les terroristes portaient des uniformes de l’armée et Barkari et son compagnon, croyant avoir affaire à des amis ont baissé la garde.

«C’est aux environs de 18 heures que s’est produit ce drame. Les bergers dont les bœufs ont été arrachés ont accouru au village informer les membres du comité de vigilance. Bakari Nayim n’a pas attendu. Il a instantanément enfourché sa moto et a demandé à Malloum de lui tenir compagnie. Ils se sont engouffrés dans la brousse à l’endroit qui leur a été indiqué. Une fois sur les lieux, ils ont rencontré des hommes en tenue militaire. Ils ont cru à une intervention de l’armée et c’est comme cela qu’ils ont été tués.

C’est la tenue militaire qui les a trompés, car si ce n’était le cas, Bakari les aurait tués. C’est le seul président du comité de vigilance qui a capturé vivant des combattants de Boko Haram armés» souligne Kadi Die, président du comité de vigilance de Gakara.